GRIMAUD, VILLAGE MEDIEVAL AUX COULEURS D'AUTOMNE
Depuis que j'ai créé mon blog, je vous ai fait partager mes voyages, mes randonnées et mes coups de cœur des villages perchés. Alors il aurait été dommage de ne pas parler de ceux qui sont près de chez moi ! J'ai choisi de faire des articles de ces villages avec les couleurs d'automne et je prévois de vous inviter à les découvrir à nouveau au printemps ! Car nous habitons une région très touristique et j'aimerais vous les montrer sous un autre angle que celui des plages même si elles sont très belles !
Je commence par un de mes préférés, oui parce qu'il n'y en a pas qu'un : celui de GRIMAUD. Souvent quand je pose la question vous connaissez ? on me répond : "oui Port-Grimaud" erreur! Ce dernier est un village bâti sur la mer comme Venise il y a 50 ans alors que celui que vous allez découvrir ou re-découvrir est un village médiéval très riche en patrimoine culturel et naturel où il faut aussi prendre le temps et se perdre dans les ruelles.
L'idéal est de vous garer au Parking du Château qui est fléché à l'entrée de la ville et qui est gratuit. Ainsi vous aurez la possibilité le village, le moulin, le château ou faire le sentier de randonnée du Pont des Fées.
De là un parcours est proposé avec les monuments à ne pas manquer.
On commence par la chapelle Saint Roch
Cette chapelle fut construite au XVIIème siècle et dédiée à Saint Roch, souvent évoqué en protection des maladies contagieuses comme la peste. A l'intérieur, on peut y voir des peintures retraçant la vie du Saint et une pierre d'autel médiévale en basalte
Ensuite on peut se diriger vers le château où déjà on peut admirer des beaux dégradés d'automne allant du vert au rouge sang en passant par le jaune
On arrive au Château de Grimaud où le châtelain..... heu non un petit chat nous accueille !
Le Castrum date du XIème siècle. Les 3 siècles suivants, le village se développe. Mais la crise économique, démographique et l'arrivée d'un autre fléau, la peste, ainsi que la guerre contraignent les habitants à se réfugier en haut de la colline et se protéger de ce rempart qui date donc du XIVème siècle
Je vous invite à monter jusqu'en haut du château où la vue est superbe, Certes, il ne reste que des vestiges mais c'est un endroit magique, A certaines périodes de l'année, des visites gratuites sont proposées par le service culture et patrimoine de la Ville.Renseignez vous auprès de l'office de tourisme
L'été, le festival "les grimaldines" propose de mi juillet à mi août des soirées, spectacles dans ce cadre majestueux
Il faut ensuite errer dans les ruelles des villages pour découvrir de jolies fontaines
et aussi ces belles demeures décorées par la vigne grimpante ou autres fleurs comme le bougainvillier très présent dans le village et qui déploie sa splendeur au printemps (comme vous pourrez le découvrir dans l'article qui y sera consacré !!)
Connaissez vous l'origine du nom du bougainvillier ?
En fait , c'est Philibert Commerson qui rapporta Bougainvillea spectabilis du Brésil au XVIIIe siècle, lors d'une expédition menée par Louis-Antoine de Bougainville (1729-1811). Cette espèce fut nommée en l'honneur du célèbre navigateur.
Les habitants ont l'amour d'orner l'extérieur de leurs maisons avec des plantes pour le bonheur du visiteur
Une jolie placette avec une fontaine au centre : prendre le temps d'en faire le tour
sur le chemin encore
Il faut ensuite se diriger à l'autre bout du village vers la Chapelle des Pénitents
Sa construction date du XIVème siècle, sa date exacte est inscrite sur le linteau de la porte en chiffres romains : vous savez traduire ?
vous donnez votre langue au chat : 1482
Elle était le siège de la congrégation des pénitents blancs qui portaient assistance aux indigents
A l'intérieur, on peut y admirer un retable du XVIIème siècle et sa Piétà
Saint Roch et son chien
Notre Dame des 7 douleurs qui doit son origine à l'ordre des Servites de Marie fondée à Florence en 1233 par 7 amis qui à la demande de Marie quittèrent tout pour se consacrer au service de Jésus et de l'Eglise sous le patronage de Notre Dame des 7 douleurs. L'idée de dénombrer les 7 douleurs de vie de Marie vient d'un curé de Belgique à la suite de son Apostolat
Continuons notre balade à travers les ruelles
Jusqu'à cet euphorbe planté en 1989
Près de là également, on peut admirer une pompe à eau
de jolies portes aussi avec la serpentinite qui l'entoure, roche verdâtre à vert sombre que l'on retrouve beaucoup dans le village
c'est dans cette rue (rue Gacharel d'ailleurs que je vous avais conseillé d'aller manger dans mon article "mes top 3 restaurants" : à L'Ecurie de la Marquise (pour ceux qui ne l'ont pas lu n'hésitez pas à y jeter un coup d'oeil)
Une grande place plus bas appelée Place Neuve est décorée d'une fontaine qui commémore l'arrivée de l'eau dans le village le 1er juillet 1886
une rue à ne pas manquer est celle des templiers : c'était la rue principale et commerçante de la ville où on peut y admirer encore de belles arcades
des portes et la maison de l'ancien seigneur de la ville
L'église St Michel est classée au Monument Historique construite à l'origine au XIème siècle, de style roman en granit et calcaire. Son clocher date du XIVème siècle et est actuellement en restauration (donc pas de photo !)
L'intérieur garde toute la sobriété de l'art roman (penser à allumer l'Eglise grâce à l'interrupteur en rentrant à gauche)
Au dessus du transept, une fresque de 1850 représentant St Michel, Saint Pierre et St Barthélémy
Ici se côtoient l'ancien et le moderne puisque l'orgue a été installé en 2015
et les vitraux ont été réalisés par le bijoutier Jacques Gautier en 1975
Nous revenons vers le parking en admirant encore de belles façades que je vous invite à les revoir au printemps car elles se parent des couleurs vives des bougainvilliers et du bleu des glycines
Il faut ensuite monter au Moulin de Saint Roch installé ici depuis le XVIe siècle. Tout d’abord appelé Moulin de la Gardiole, il deviendra Moulin « Saint-Roch », au XVIIe siècle, suite à la construction de la chapelle dédiée à ce saint, que vous avez vue tout à l'heure
D'autres moulins, bien plus nombreux permettaient aussi de produire de la farine : les moulins à eau. Il en existait 9 sur le territoire.
Dans les années 1990, la toiture, les ailes et le mécanisme, ont étés restaurés par les compagnons du Devoir
Devant l’édifice se trouve une aire de dépiquage. Sur cet espace, des chevaux piétinaient de leurs sabots, les gerbes de blé. Quelquefois ils tiraient un rouleau de pierre, augmentant l’efficacité de l’action. Une fois débarrassés des poussières et des morceaux de paille, les grains étaient portés au moulin pour y être broyés par les 2 meules en pierre. Le meunier installait des voiles sur les ailes du moulin.
Mi- juin, le dimanche, je vous invite si vous êtes dans la région à venir voir la Fête du Moulin où une démonstration de dépiquage a lieu, ainsi que des danses provençales
des visites sont également proposées dans l'année, et l'été il est ouvert à certaines heures de la journée
ici on peut voir un pressoir appartenant au moulin à huile que vous pouvez découvrir au Musée du Patrimoine de Grimaud, Ce moulin appelé moulin à sang utilisait une autre force celle des animaux. Ce Musée est gratuit et ouvert du lundi au samedi les après midi. Je vous ferai un petit reportage plus tard !
ici une meule appartenant également à l'autre moulin
La vue du moulin est superbe et fait le bonheur des mariés pour leurs photos souvenirs
Je vous invite à présent à redescendre par les marches du moulin pour rejoindre le sentier du Pont des Fées
Le sentier peut se faire entre 45 mn et 1h15 selon son rythme. Cette randonnée ne présente pas de difficulté majeure mais il vaut mieux avoir au moins des baskets. il est ponctué de plusieurs panneaux sur la faune, la flore et l'histoire du Pont des Fées
Après quelques marches et une belle descente on arrive à la rivière la Garde ici asséchée car il n'a pas plus depuis 6 mois. Ici il y avait un barrage détruit par les inondations récentes et un béal qui permettait de diriger l'eau vers les moulins
Puis le Pont des Fées : ne confondez pas il n'est pas de l'époque romaine comme parfois on peut l'entendre. Il s'agit d'un aqueduc datant du XVI, XVIIème siècle qui permettait par une conduite forcée et un syphon d'amener l'eau d'une source du Mont Roux au village
De là une jolie vue sur le château
on peut encore voir les traces d'anciens borneaux : sorte de tuyaux d'une vingtaine de centimètres s'emboitant les uns aux autres
sur le chemin de belles couleurs d'automne
Allez quelques photos encore d'automne pour le plaisir des yeux, prises du domaine du Château Saint Maur